De nombreuses personnes en France ne demandent pas le RSA. Il y a plusieurs raisons à cela. Qu'il s'agisse de honte, de phobie administrative, d'oubli ou tout simplement de mauvaise information, près de 10 milliards d'euros ne sont pas réclamés chaque année par des personnes qui pourraient y prétendre.
600.000 foyers ne font pas appel au RSA chaque trimestre.
Une étude très détaillée de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) confirme ce phénomène. Selon l'institut, ce sont environ 600 000 foyers, soit un tiers des foyers éligibles, qui ne recourent pas au RSA chaque trimestre et un cinquième de façon permanente. Le montant du RSA auquel ils auraient droit s'élèverait en moyenne à 330 euros par mois. "Au total, les sommes non versées du fait du non-recours au RSA s'élèveraient à 750 millions d'euros, et ce par trimestre", souligne la Drees.
Une réforme de l'attribution du RSA pour contrer le phénomène ?
Pour percevoir le RSA, il faut actualiser ses revenus. Une procédure sans doute trop lourde pour certains, alors que dans le même temps, d'autres prestations sont distribuées automatiquement. La Cour des comptes a récemment appelé à une réforme du RSA. Elle recommande notamment de simplifier le versement de la prestation en "améliorant tous les outils, dont la téléprocédure, les simulations et l'automatisation de la déclaration trimestrielle".
La mise en place du RSA "permet aux bénéficiaires d'éviter de tomber dans la grande pauvreté", se félicite tout de même la Cour des comptes. Il a aussi permis d'éliminer les "trappes à inactivité" en incitant financièrement à la reprise d'un travail. Depuis sa mise en place en 2009, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 46 % pour atteindre près de 2 millions de personnes.