En Europe, 40 % du gaz importé provient de Russie. Cela montre à quel point le vieux continent est dépendant de la Russie en matière d'énergie. L'Allemagne ayant suspendu la procédure d'autorisation du gazoduc Nord Stream 2 en réaction aux attaques en Ukraine, le robinet est fermé pour les 55 milliards de mètres cubes de gaz russe qui doivent passer chaque année dans les tuyaux. Avec quelles conséquences pour notre porte-monnaie ?
La dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou
Le gaz est une source d'énergie dont l'Europe ne peut pas se passer si elle veut progresser dans ses objectifs climatiques. C'est sur cette dépendance que Vladimir Poutine entend s'appuyer en cas de sanctions trop fortes contre son pays. Alors que le prix du gaz est très élevé, il faut donc s'attendre à ce qu'il augmente encore, et ce pour plusieurs mois, tant qu'une solution n'est pas trouvée. "C'est un levier stratégique important. Le prix du gaz est déjà très élevé, avec de lourdes conséquences sur le pouvoir d'achat, évidemment la Russie va jouer là-dessus pour essayer de limiter les sanctions économiques", explique à 20 Minutes Carole Mathieu, chargée de mission politique européenne au Centre énergie climat de l'Institut français des relations internationales.
La Russie est également dépendante de l'exportation de son gaz.
A l'inverse, la Russie de Vladimir Poutine est également dépendante de l'exportation de ses gaz par l'Europe. Elles représenteraient même 15 % de son PIB. "Il serait très dangereux et contre-productif pour la Russie de trop limiter son gaz à l'Europe, voire de cesser tout approvisionnement. Cela nuirait également à son image de producteur digne de confiance, même auprès des non-Européens. Mais avec Vladimir Poutine, il ne faut jamais jurer de rien", a déclaré Carole Mathieu à 20 Minutes. Outre la Russie, l'Europe importe surtout du gaz de Norvège (18 %) et d'Algérie (12 %).