L'exploration de notre satellite naturel connaît littéralement une nouvelle renaissance dans le monde entier. Bientôt, un nouveau pays pourrait être ajouté à la liste de ceux qui explorent le sol lunaire. C'est le Canada qui, par l'intermédiaire de son ministère des Sciences, de l'Innovation et du Développement économique, a attribué à Canadensys un contrat de 43 millions de dollars canadiens pour la construction du premier rover lunaire canadien.
Pour la première fois dans l'histoire, un rover canadien va explorer la surface de la Lune. Et il va le faire pour de vrai et pas dans un jeu de casino en ligne au Canada ! Le lancement est prévu au plus tôt en 2026 et aura pour but d'explorer la surface lunaire à la recherche de traces d'eau gelée.
Objectif 2026
L'Agence spatiale canadienne a sélectionné des entreprises locales pour développer la conception du rover et des instruments scientifiques de la mission. Le véhicule canadien aura pour mission d'explorer une région polaire du satellite de la Terre et de mener des recherches scientifiques. L'endurance du rover sera testée pendant une nuit lunaire, qui dure environ 14 jours terrestres avec des températures très basses.
En attendant de réaliser l'exploit et d'envoyer le véhicule sur la Lune, un astronaute canadien participera à un vol en orbite lunaire pour la première fois en 2023, dans le cadre du projet de construction de la future station lunaire Gateway. En contrepartie de sa contribution au projet de station Gateway, le Canada s'est vu accorder deux sièges à bord de missions spatiales, dont l'un à bord de la mission lunaire Artemis II en 2023.
La société Canadensys Aerospace Corporation (Canadensys) dirigera le projet du rover lunaire. Le lancement est prévu au plus tôt en 2026, dans le cadre du programme de la NASA, et confirme que le Canada est un pays très actif dans le domaine de l'exploration lunaire.
L’innovation spatiale canadienne à la une
Le nouveau rover en cours de développement aura une masse de 30 kg, dont 6 kg d'instruments scientifiques. Il se déplacera sur la surface de la Lune grâce à un système de 4 roues et sera alimenté par des panneaux solaires. La vitesse maximale qu'il sera capable d'atteindre sera de 0,72 km/h. Le rover mesurera 0,5 m^2 et aura pour mission d'explorer le pôle sud lunaire, à la recherche de traces d'eau gelée.
Parmi ses exigences, l'ASC demandait expressément des caractéristiques précises :
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l'habileté de se déplacer pendant plus d'une heure dans une zone d'ombre comme le pôle Sud ;
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être capable de résister aux longues et froides nuits lunaires ;
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être capable de fournir des images panoramiques et des vidéos de la surface de la Lune avec ses quatre caméras.
En ce qui concerne les opérations sur le sol lunaire, elles seront suivies au Canada, mais les données obtenues seront également mises à la disposition des scientifiques américains impliqués. Les principaux objectifs de ce rover sont tout d'abord de tester les télécommunications embarquées et les performances de conduite.
Dans le même temps, le rover devra effectuer des mesures précises pour déterminer la quantité d'hydrogène dans le sol lunaire afin de trouver des traces d'eau. Enfin, il devra analyser le régolithe lunaire ainsi que les radiations auxquelles seront exposés les futurs astronautes et renvoyer le tout sur Terre de manière efficace.
Les spécificités du rover canadien
Le rover canadien transportera pas moins de six charges utiles, dont cinq ont été développées au Canada et une par la NASA. En ce qui concerne ce dernier, nous n'avons toujours pas de nouvelles quant à ce qu'il est spécifiquement. Au contraire, nous disposons d'informations plus détaillées sur le canadien.
Lunar Hydrogen Autonomous Neutron Spectrometer (LHANS) : il s'agit d'un spectromètre capable d'identifier la présence d'hydrogène sur le sol lunaire. Il aura également la capacité de reconnaître des éléments tels que le calcium et le fer et sera fourni par Bubble TEchnology Industries, Ontario.
Frozen Regolith Observation and Science Tools (FROST) est une outil qui contiendra à son tour trois charges utiles :
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l'imageur Lyman-Alpha pour l'identification de l'eau à partir de la mesure de la réflectance sur le régolithe lunaire ;
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l'imageur multi-spectral (MSI) pour l'étude de la composition chimique et des caractéristiques physiques du sol ;
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le MSI-Macro (MSI-M), une variante du MSI susmentionné mais fonctionnant à des résolutions plus élevées ;
Micro-dosimètre de radiation : cet instrument étudiera les radiations auxquelles les astronautes et les structures sur la Lune seront un jour exposés. Il sera développé par Teledyne DALSA.
Les projets lunaires reviennent à la une
Comme on le sait, la NASA, avec le programme Artemis, a l'intention de ramener un homme et d'amener la première femme sur la Lune d'ici 2024. Les projets des agences spatiales ne se limitent toutefois pas à cela, mais vont au-delà, à savoir vers une future colonisation permanente de notre satellite. Le projet Artemis, par exemple, prévoit une station spatiale en orbite autour de la Lune, Lunar Gateway, qui servira de point d'ancrage à des missions de plus en plus fréquentes sur le sol lunaire.