Ne l'appelez pas "la Greta Thunberg française". Même si la comparaison est tentante et qu'elle permet de vendre plus facilement du papier, ce n'est pas le cas. Vipulan Puvaneswaran est un étudiant, certes un activiste, mais c'est tout. Bon, il est aussi l'acteur principal du dernier film événement de Cyril Dion, Animal (encore dans les salles).
"Comprendre est aussi important qu'agir".
Un parcours surprenant et inhabituel pour quelqu'un qui prépare une licence en sciences naturelles et humaines à Paris. Et son modo est très clair : "Comprendre est aussi important qu'agir".
View this post on InstagramApostblockquote>"Si nous pouvons aujourd'hui respirer, manger, boire et pratiquer l'agriculture, c'est grâce à d'autres formes de vie", explique Dion de manière très simple, faisant ainsi écho au message du film Animalan
.L'importance extrême du monde du vivant est représentée et, surtout, l'homme est interpellé afin qu'il comprenne qu'il en fait partie et qu'il n'est pas un être supérieur.
En effet, au cours des 50 dernières années, 50 % des animaux sauvages ont été exterminés de la planète par l'homme. "L'extinction de masse est un processus par lequel on assiste à un effondrement des espèces et, plus généralement, de la biodiversité. Aujourd'hui, nous sommes entrés dans cette sixième extinction de masse", avertit Vipulan.
Et pardonnez mon ignorance, mais je n'ai pas pu m'empêcher de demander à Vipulan en quoi consistait la précédente extinction de masse. Et sa réponse m'a tellement choqué parce qu'elle était directe, simple et froide : "C'était celle des dinosaures". Il y a donc 66 millions d'années.
L'exemple impressionnant des fourmisDans le
film, une question simple mais terriblement impressionnante est posée. "Si nous disparaissions, crois-tu que les fourmis s'en apercevraient ? Non, mais si les fourmis disparaissaient, toute cette vie prendrait fin. "Les fourmis, comme beaucoup d'autres espèces, sont un pilier important de notre écosystème", explique le jeune écologiste. Cela montre l'interdépendance de toutes les formes de vie".
La protection de l'environnement est-elle réservée aux riches et aux privilégiés ?
"C'est vrai que quand on va dans les manifs pour le climat, on a l'impression que c'est une affaire de privilégiés, mais il y a aussi une écologie des pauvres, qui est un peu une écologie de subsistance", répond-il, avant de passer à un argument beaucoup plus sociétal : "Quand des gens vivent dans des bidonvilles et qu'ils ont des cours d'eau pollués à côté, pleins de plastique, et qu'ils ne peuvent pas boire l'eau ou se laver, il y a une écologie de subsistance".
"En réalité, l'écologie est encore plus puissante lorsqu'elle est portée par les classes inférieures", promeut-il. Si l'on regarde aujourd'hui : "Qui pollue le plus ? Ce ne sont pas les classes inférieures. Les études sont très claires à ce sujet. Ce sont les 1% les plus riches qui polluent le plus et qui sont à l'origine de toutes les destructions et aliénations".
Bien sûr, beaucoup de choses n'ont pas été écrites de cette conversation de près de 30 minutes, tant l'échange était dense et riche. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que le changement ne s'écrit pas. "Quand on vous dit qu'il est trop tard, je pense que ce n'est pas vrai. C'est par l'action militante et la lutte à l'échelle mondiale que nous pouvons vraiment réussir à faire changer les choses".
Pour cela, on peut déjà commencer par aller au cinéma. Regardez par exemple Animal.
@gentside Les petits gestes du quotidien pour sauver la planète ? OUI, mais ... Vipulan du film Animal de Cyril Dion nous l'explique 🌎 #climat#climatechange.
♬ Son original - Gentside