Scarlett Johansson, Obama ... ces deepfakes qui vont retourner votre cerveau

Scarlett Johansson, Obama ... ces deepfakes qui vont retourner votre cerveau

Depuis 2017, la technologie deepfake joue avec nos nerfs et ceux des personnalités publiques : fausses vidéos, trucages de films, mais aussi problèmes éthiques lorsqu'elle est utilisée pour voler l'identité de certaines personnes. Nous devrions nous en méfier. Voici cinq exemples.

Depuis 2017, il est possible de faire dire n'importe quoi à n'importe qui.

La technologie Deepfake est de plus en plus utilisée, mais n'a pas encore révélé toute l'étendue de ses possibilités : Basée sur l'intelligence artificielle, elle est actuellement appliquée à des vidéos manipulées dans lesquelles une personne publique ou un visage s'exprime sur une photographie à son insu.

Dernier exemple en date : le dernier clip de Kendrick Lamar, The Heart, part 5, dans lequel le chanteur se met en scène sous les traits de différentes personnalités telles que Kanye West, OJ Simpson, Will Smith ou Kobe Bryant.

Cette technologie semble avoir ses avantages en termes d'effets spéciaux : tourner une scène sans avoir besoin de l'acteur ou de l'actrice, faire apparaître un acteur disparu, retoucher un film ou tourner des spots publicitaires sans même que l'acteur ne soit physiquement présent.

Les inconvénients sont cependant nombreux et, d'un point de vue juridique, il existe actuellement une lacune concernant cette technique très particulière. Elle permet notamment de diffuser de fausses informations ou d'insérer le visage d'actrices dans des scènes pornographiques.

Faites-en vous-même l'expérience et découvrez les deepfakes les plus populaires de ces cinq dernières années.

1. Barack Obama

L'un des premiers deepfakes à avoir beaucoup circulé a été celui de la bouche de l'ancien président américain Barack Obama. Dans une première vidéo, des chercheurs de l'université de Washington avaient réussi à reproduire la forme de la bouche de l'ancien président américain à l'aide d'un réseau neuronal pour l'intelligence artificielle. Dans une deuxième vidéo, il avait insulté son successeur Donald Trump. Celle-ci avait été créée par le comédien et réalisateur américain Jordan Peele.

2. Tom Cruise

En mars 2021, c'est l'acteur Tom Cruise dont les vidéos sont devenues virales sur TikTok et Twitter. L'acteur de la franchise Mission Impossible est devenu, malgré lui, l'une des stars de cette nouvelle technologie. Dans plusieurs vidéos, on voit Tom Cruise jouer au golf, faire des tours de magie ou se laver les mains.

Ces images ne sont pas compromettantes, mais elles sont si réalistes qu'elles ont pu tromper le public. Leur créateur, Chris Ume, voulait en fait sensibiliser les internautes aux fausses informations.

3) Les scandales de la pornographie

Voici un exemple d'utilisation totalement illégale de la technologie deepfake : l'usurpation d'identité de stars du grand écran dans des scènes pornographiques. Les deepfakes sont plus tendance que les sextapes et permettent aux cinéastes en herbe d'utiliser les visages d'actrices populaires dans des scènes de sexe qu'elles n'ont bien sûr jamais tournées. Comme elles sont facilement reconnaissables, ces montages ont évidemment beaucoup de succès. Emma Watson, Jennifer Lawrence, Ariana Grande et Scarlett Johansson en ont déjà été victimes.

En France, Enora Malagré, actrice et ex-chroniqueuse de Touche Pas à Mon Poste, a également été victime de cette méthode. Elle considère ces stratagèmes comme une véritable agression sexuelle, comme elle l'a confié au magazine Marie-Claire : "Je me suis vue - c'est-à-dire mon visage - quand j'ai eu un rapport sexuel qui n'était pas consenti. J'ai pensé qu'il s'agissait d'une agression sexuelle. Ensuite, je me suis sentie coupable envers les victimes d'autres violences sexuelles d'avoir eu cette idée. Je me suis reprochée presque instantanément.

Pour les actrices, c'est un véritable fléau, car elles ne contrôlent rien et il leur est difficile de mettre fin à ce délit qui peut réapparaître à tout moment, même si la justice a fait son travail.

4. Mark Zuckerberg

En 2019, Facebook et Instagram refusent de bannir les deepfakes de leurs réseaux. Pour dénoncer cette décision, un collectif d'artistes décide de piéger Mark Zuckerberg, le patron de ces réseaux sociaux. Une vidéo a été publiée dans laquelle il prête allégeance au Spectre, l'organisation criminelle qui apparaît dans les derniers films de James Bond.

Les auteurs de la vidéo, Bill Posters et Daniel Howe, deux artistes britanniques, ont voulu prouver, avec l'aide d'une société israélienne, l'ampleur du danger de la désinformation. Ils ont d'ailleurs produit d'autres deepfakes qu'ils ont rassemblés dans une exposition intitulée "Spectre" : parmi eux, Kim Kardashian, Donald Trump ou Freddy Mercury.

5. Volodymyr Zelensky

Le cas le plus récent concerne le président ukrainien Volodymyr Zelensky. En mars 2022, deux semaines après l'invasion de la Russie, il a été représenté de manière réaliste dans une vidéo, annonçant que l'Ukraine se rendait et laissait tomber les armes. Une vidéo totalement fausse, mais qui avait pour but de démobiliser les troupes. L'utilisation de Deepfake en temps de guerre peut donc être particulièrement attractive pour les belligérants.