Si vous avez suivi l'actualité cette année, vous savez probablement déjà qu'avant d'entrer sur le marché des consoles avec sa première Xbox, Microsoft a tenté de racheter Nintendo. Pendant les préparatifs du lancement de sa propre console, l'entreprise de Redmond a contacté de nombreux studios et éditeurs à succès afin d'élargir son catalogue de titres exclusifs dès que la Xbox serait disponible. Microsoft était donc vraiment confiant et a contacté le fabricant japonais qui, selon Kevin Bachus, l'ancien responsable des relations avec les éditeurs tiers, "a ri pendant une heure". La rencontre ne s'est donc pas déroulée de manière optimale.
Cette anecdote, tenue secrète pendant plus de 20 ans, a évidemment amusé les joueurs. À l'occasion du 20e anniversaire de Xbox, nous avons pu en apprendre davantage dans un musée interactif qui retraçait toute l'histoire de la marque. La firme américaine a mentionné dans ses archives qu'elle avait tenté de racheter Nintendo, et a même illustré cette information par une lettre écrite par Rick Thompson, alors responsable du matériel, à Jacqualee Story, alors vice-présidente exécutive des affaires commerciales chez Nintendo America. Il y est notamment fait mention d'une rencontre entre les deux équipes :
Malheureusement, une grande partie du texte est cachée, ce qui ne nous permet pas de connaître tous les détails de la lettre. Dans la suite de la lettre, nous pouvons toutefois voir que Thompson mentionne le projet Dolphin, qui est le nom de code de la GameCube. Cette phrase incomplète semble témoigner de la volonté de Microsoft de "les aider à faire de Dolphin la meilleure [plate-forme ?] pour les jeux vidéo". Cela correspond en effet aux propos de Bachus, qui a expliqué qu'à l'origine, l'idée était que la société américaine s'occupe du matériel, tandis que la société japonaise se concentre sur le développement des jeux.
Mais cela n'arrivera jamais. Ironiquement, Nintendo a encore aujourd'hui du mal à rivaliser avec ses concurrents sur le plan matériel, car ses consoles sont systématiquement moins puissantes que celles de Sony et Microsoft. Mais cela n'a jamais empêché le constructeur japonais de se mesurer à eux sur le plan commercial, comme en témoigne le succès retentissant de machines comme la Wii, la Nintendo DS et maintenant la Nintendo Switch. Et même si toute cette histoire peut prêter à sourire, son issue n'est peut-être pas si grave. Car après tout... le monde des jeux vidéo serait un peu triste sans sa triforce Sony/Microsoft/Nintendo, non ?