Procès Lelandais : la double personnalité du principal suspect de Maëlys dévoilée

Procès Lelandais : la double personnalité du principal suspect de Maëlys dévoilée

"Pervers narcissique", "psychopathe", les qualificatifs attribués à Nordahl Lelandais par les experts s'accordent sur la personnalité plus que fantasque de l'auteur présumé de l'affaire Maëlys.

Au onzième jour du procès de Nordahl Lelandais, l'appréciation des experts psychiatres et psychologues ne trompe pas. Le premier suspect du meurtre de la jeune Maëlys voit sa personnalité ambiguë se révéler aux yeux de tous ce lundi 14 février 2022. Après les témoignages des proches, c'est au tour des experts psychiatriques spécialisés dans l'analyse des comportements déviants de s'exprimer.

"Pervers narcissique", "psychopathe", une analyse à charge.

C'est lundi 14 février que deux des experts chargés d'étudier la personnalité de Lelandais ont témoigné devant le tribunal de l'Isère à Grenoble. L'une des psychologues, nommée Magali Ravit, a témoigné de son étude approfondie : pour elle, le détenu est "animé d'un sentiment de toute-puissance qui transcende la condition humaine et le bien et le mal". Le collègue de cette psychologue, M. Loiselot, confirme l'hypothèse d'une totale impunité de l'accusé. Il ajoute que le meurtre déjà commis sur Arthur Noyer lui a donné l'impulsion pour tuer la petite fille, car il n'a plus de vision manichéenne des choses.

"Le droit de vivre qu'il a sur Maëlys est confirmé par le sentiment d'impunité que lui procure le meurtre d'Arthur Noyer".

Une période de répit avant le crime

Le court laps de temps qui s'est écoulé entre les deux meurtres qu'il a commis, ainsi que les deux agressions sexuelles sur mineurs, font de lui un cas particulièrement spécifique. Les enquêtes de ces expertises entretiennent l'idée de la toute-puissance de l'ancien maître-chien, induite notamment par cette période de liberté totale, de tranquillité avant le crime. Les deux tueries qu'il a provoquées ne l'ont pas inquiété, ce qui, toujours selon les expertises, l'a poussé à agir en toute puissance. L'avocat général, Jacques Dallest, s'est d'ailleurs interrogé sur ce sentiment ressenti par Lelandais et sa mise en pratique ; "Ce sentiment de toute-puissance peut-il aller jusqu'à la mort ?", et la psychologue, Magali Ravit, a répondu : "Oui... A ce moment-là, il ne peut plus rien arriver".