Covid-19 : Quelles sont les méthodes utilisées par les trafiquants de faux passeports de santé ?

Covid-19 : Quelles sont les méthodes utilisées par les trafiquants de faux passeports de santé ?

Depuis l'introduction du carnet de santé en France, un petit nombre de personnes tentent de contourner le système, quel qu'en soit le prix. Cela se fait à l'aide de faux passeports de santé. Comment les trafiquants procèdent-ils pour ce commerce lucratif ?

Il existe un risque que le carnet de santé devienne une condition préalable à l'accès aux lieux publics. Le gouvernement a déjà annoncé que le carnet de santé deviendrait un carnet de vaccination. Pour ceux qui refuseront, un simple test PCR datant de moins de 48 heures ne suffira plus. Plutôt que de se plier au schéma classique de vaccination, certains n'hésitent pas à recourir à de faux certificats. Plusieurs méthodes peu scrupuleuses permettent d'obtenir un QR code plus ou moins efficace pour quelques centaines d'euros...

Faux passeports de santé : des professionnels de la santé mis en cause

Le trafic de faux passeports de santé a permis la mise en circulation de plus de 180.000 faux passeports, selon nos confrères du Monde. Force est de constater qu'un certain nombre de ces faussaires sont issus du milieu médical. Comme dans le cas d'une médecin du Var qui a facturé 2000 vaccins alors qu'elle n'avait que 530 doses en sa possession. Cet acte l'a conduite à être mise en examen pour contrefaçon et mise en danger de la vie d'autrui. Certains patients, qui avaient été vaccinés à tort à leur insu, ont même porté plainte par la suite, pensant avoir été réellement vaccinés.

Trafic en bande organisée via Snapchat

Un tout autre cas, décrit par une source judiciaire au Monde, est celui du trafic en bande organisée. C'est notamment le cas d'un duo qui a comparu devant le tribunal le 17 décembre. L'un était employé dans un fast-food, tandis que l'autre vendait des roses artificielles sur Snapchat, où elle faisait également son recel de passeports santé. Leur technique consistait à vendre des "faux passeports", c'est-à-dire des passeports créés avec des codes QR inutilisables, qu'ils revendaient ensuite pour une centaine d'euros. Ce commerce leur a permis de gagner 6000 euros en trois mois avant d'être inculpés.

Une bonne poignée de commerçants ne sont pas "antivax" à la base. C'est le cas par exemple d'un escroc qui voulait simplement profiter de la forte demande. Toutes proportions gardées, certains faussaires n'établissaient pas de faux passeports pour l'argent, mais par conviction. Parmi les principaux clients qui s'adressent à ces escrocs figurent plusieurs personnes du secteur médical. Il peut s'agir d'aides-soignantes, de préparateurs en pharmacie ou encore de cadres d'entreprises spécialisées dans la désinfection de Covid.

Certes, certains profitent de cette activité, mais elle se fait aussi au détriment d'autres qui doivent en payer le prix. "Dans cette affaire, vous avez l'illustration de l'appât du gain d'un marché né d'une crise sanitaire", a déclaré le procureur de Béziers, cité par Le Monde. Nous avons vu les situations dramatiques auxquelles cela peut conduire", rappelant le cas d'une femme de 54 ans décédée à l'hôpital à cause d'un faux carnet de santé. "Elle aurait pu recevoir un traitement plus approprié si elle avait dit qu'elle n'était pas vaccinée". Les fraudeurs qui veulent se repentir de leur acte ne peuvent pas être vaccinés selon le schéma classique.