Les langues se délient. Dans une enquête publiée lundi par Mediapart, plusieurs témoins, anonymes ou non, ont dénoncé le comportement de Jean-Jacques Bourdin à leur égard, comme Fanny Agostini, qui a déposé plainte en janvier dernier pour "tentative d'agression sexuelle". Carol Isoux, l'ancienne assistante du journaliste de RMC, a également livré un témoignage glaçant.
"Je me suis enlaidie avec mes vêtements".
Carol Isoux a été l'assistante de Jean-Jacques Bourdin sur RMC de 2003 à 2006. Elle est d'abord revenue sur l'ambiance de la rédaction du matin : "L'atmosphère était particulièrement violente envers les jeunes femmes, mais pas seulement à cause de Jean-Jacques. Il y avait très souvent des blagues sexistes sur les journalistes ou les femmes politiques", a-t-elle déclaré à Mediapart.
Une atmosphère malsaine encouragée par le mari d'Anne Nivat : "Jean-Jacques faisait souvent des allusions en public à ce qu'il aimait ou non sexuellement", poursuit Carol.
Pour ne pas attirer l'attention du journaliste, elle n'avait pas d'autre choix que de développer des "stratégies d'évitement" :
Par exemple, je m'enlaidissais avec mes vêtements. A tel point que j'ai été convoquée par la direction pour m'entendre dire que je ne pouvais plus venir au studio "en pyjama".
"Quand on est dans ses bonnes grâces, tout va bien".
Si Carol Isoux reconnaîtra plus tard qu'avec le rythme infernal d'une émission matinale, "tout le monde est vite très soudé", elle reproche à Jean-Jacques Bourdin la pression psychologique qu'il exerçait sur ses collaborateurs :
"Toute votre vie professionnelle, mais aussi dans un certain sens votre vie privée, dépend de votre relation avec Jean-Jacques Bourdin. Si vous êtes dans ses bonnes grâces, tout va bien. Dans le cas contraire, vous savez que vous pouvez être humiliée et engueulée. Jusqu'à ce qu'il vous aime à nouveau".
Jusqu'à présent, Jean-Jacques Bourdin nie les accusations portées contre lui et reste présumé innocent.