L'actualité est actuellement très dense. Le conflit entre la Russie et l'Ukraine occupe la première place, éclipsant au passage le Covid-19 (dont plus personne ne semble se soucier) et les élections présidentielles (que tout le monde semble avoir oubliées). Alors que l'actuel président de la République, Emmanuel Macron, a laissé entendre qu'il ne souhaitait pas débattre avec d'autres candidats avant le second tour, une question se pose : combien coûte le financement d'une campagne présidentielle ?
Meetings, prospectus, déplacements : un gouffre financierLa
bataille pour l'Élysée nécessite de l'ambition, mais aussi et surtout un certain budget. Participer à une campagne présidentielle, c'est un peu comme promouvoir un produit au niveau national. Pour se faire connaître, se démarquer et présenter leur programme (s'ils en ont un) aux Français, les candidats disposent de différents moyens de communication. On pense notamment aux fameux meetings, ces grands rassemblements qui leur permettent d'aller à la rencontre de leur public dans un moment de relative euphorie.
nombreux queImaginez qu'elle parle ainsi à Vladimir Poutine. Il raccroche au bout de deux minutes. pic.twitter.com/AHBcAPzyWQ-Douglas
(@DouglasPecresse) March 4, 2022Moins
les années précédentes, en raison notamment de la crise sanitaire, les meetings font toujours partie
de l'événement.Le 6 mars, Éric Zemmour a réuni 6500 de ses électeurs potentiels à Toulon et a annoncé à cette occasion le ralliement de Marion Maréchal Le Pen à sa cause. Auparavant, en novembre, il avait réuni 15.000 de ses partisans à Villepinte pour un meeting qui aurait coûté 550.000 euros. En janvier, Jean-Luc Mélenchon a joué la carte de l'originalité avec son "meeting olfactif". Coût de la manœuvre ? 300 000 euros.
Descampagnes en partie remboursées par l'ÉtatLes meetings
ne sont que la partie émergée de l'iceberg. A ces dépenses s'ajoutent bien sûr les frais de déplacement liés à la campagne, le collage et la distribution de flyers, de clips publicitaires, etc. Au total, les sommes peuvent être astronomiques : La campagne 2017 d'Emmanuel Macron aurait coûté 16,5 millions d'euros. Celle de Jacques Cheminade ? 406 500 euros.
Heureusement pour certains candidats, une partie de ces dépenses est remboursée par la France. Enfin, certaines conditions doivent toutefois être remplies ! Pour l'élection présidentielle de 2022, le plafond des dépenses de campagne est de 16 851 000 euros pour le premier tour et de 22 509 000 euros pour le second tour. 47,5 % de ces dépenses sont remboursées aux candidats ayant obtenu plus de 5 % des voix. Se présenter et obtenir un score inférieur peut donc coûter très cher !
Et que se passe-t-il si un candidat dépasse le plafond autorisé, par exemple via un système sophistiqué de fausses factures ? On en arrive à un scandale qui empoisonne la démocratie, comme dans l'affaire Bygmalion : en 2012, le plafond des dépenses pour le second tour était fixé à 22 509 millions d'euros, mais la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a estimé le coût de la campagne de Nicolas Sarkozy à 22 872 615 euros.
A lire aussi : Nicolas Sarkozy ira-t-il vraiment en prison après le procès Bygmalion ?