Simple formalité pour les grands partis politiques, parcours du combattant pour certains petits candidats, la course aux parrainages est une étape cruciale de l'élection présidentielle. On vous dit tout sur cette procédure.
Un rituel républicain
La règle des 500 parrainages a été introduite en 1962 avec l'élection du président de la République au suffrage universel direct, afin d'éviter les candidatures fantaisistes et leur trop grand nombre. Depuis, cette règle s'est révélée largement perfectible, mais aucune tentative de réforme pour passer au parrainage citoyen n'a abouti.
Chaque élu peut accorder son parrainage à un candidat et à un seul. Les parlementaires nationaux et européens, les maires et présidents de métropoles, les conseillers départementaux et régionaux, ainsi que les membres de l'Assemblée des Français de l'étranger ou les présidents de conseils consulaires peuvent ainsi parrainer un candidat à l'élection présidentielle.
En 2017, cela a concerné 42 000 personnes. Un élu ne peut pas parrainer plusieurs candidats. Il ne peut pas non plus changer de poulain. La loi prévoit en outre une clause de représentativité. L'ensemble des parrainages recueillis par un candidat doit ainsi provenir d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer différents, sans pouvoir excéder un dixième (soit 50) pour un même territoire.
Les maires des petites communes particulièrement sollicités
Les maires, qui représentent les trois quarts des parrains, sont particulièrement sollicités pendant la période de collecte des parrainages. Certains estiment qu'on ne s'intéresse à eux que tous les cinq ans, ce qui est trop.
Cependant, ils sont loin d'être majoritaires à accorder leur parrainage. En 2017, seuls 34 % des élus habilités à parrainer ont apposé leur signature (contre 36 % en 2012). Il faut dire que le parrainage est public et que certains élus ne veulent pas que leur électorat voie qu'ils soutiennent un candidat controversé (bonjour Zemmour).
De plus, accorder un parrainage implique l'obligation de déclarer sa situation patrimoniale à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Une obligation à laquelle tous les élus ne sont pas prêts à se plier.
"Je fais marche arrière", affirme Marine Le Pen.
A chaque élection présidentielle, le Rassemblement national (RN) déplore le risque de ne pas obtenir ses parrainages. Pour le parti d'extrême droite, cette situation s'est déjà produite en 1981, lorsque le parti était encore dirigé par Jean-Marie Le Pen.
Je rame, comme tout le monde je pense. Cela ne contribue absolument pas au fonctionnement de notre démocratie. - Marine Le Pen, 8 novembre2021blockquote>Selonson entourage, la candidate du RN dispose actuellement de 350 signatures promises. La période de collecte des parrainages débute officiellement le 30 janvier et s'achève le 26 février. Jusqu'à cette date, les candidats ne disposent que des signatures promises.
Le candidat des Verts, Yannick Jadot, disposerait également de 350 promesses, selon ses proches. Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise, en avait recueilli 250 à la fin du mois de novembre.
Si Fabien Roussel (PCF) et Anne Hidalgo (PS) bénéficient de nombreux élus locaux et n'ont donc pas à s'inquiéter des parrainages qu'ils ont récoltés, Éric Zemmour ne peut pas en dire autant.
"Il est possible que je n'obtienne pas les parrainages, tant le système est conçu pour protéger les grands partis".
Zemmourn'aÉric Zemmour#500SignaturesPourZemmourpic.twitter.com/o1xzONdZpa-
pas dit son dernier mot ⓩ (@n_zemmour) December 21, 2021Zemmours'adresse aux mairesMême s'il s'est lancédans la course sans parti ni élus locaux, le candidat d'extrême droite semble effrayé à l'idée de ne pas atteindre les 500 parrainages
.Dans une vidéo qu'il a adressée aux maires de France, il s'en est ému.
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