Après sa réélection à la présidence de la République, Emmanuel Macron a décidé de rebaptiser son parti d'origine, La République en marche, en Renaissance. Selon son entourage, il s'agit d'une volonté de progrès ou simplement de renouveau.
Nommer un parti politique n'est pas une tâche facile, et lui donner un nouveau nom risque de déstabiliser les électeurs. La sémantique joue un rôle important dans ce domaine, et certains politiciens abusent même d'un lexique original pour baptiser leur formation politique, envoyant ainsi un message de défi aux partis classiques.
C'est ce qui s'est passé dans certains pays européens, où quelques partis aux noms plus ou moins sérieux ont vu le jour ces dernières années, surtout depuis la montée du nationalisme en Europe.
Leparti
hongroisdu chien à deux queuesCe parti n'
avait departi que le nom lors de sa création en 2006. Conçu comme une blague, il a été fondé par des étudiants en street art de Szeged, une ville du sud de la Hongrie. Parmi les propositions bizarres de cette association hongroise, on trouve : La bière gratuite et la baisse des impôts, la vie éternelle, un jour de congé par semaine, deux couchers de soleil par jour et d'autres délires.
Inspiré par la dérive autoritaire de Viktor Orban, le parti du chien à deux queues est devenu une véritable formation politique en 2014, afin d'offrir une alternative au parti nationaliste du chef de l'Etat dans une Hongrie qui ne connaît pas beaucoup de formations d'opposition.
Lors des élections législatives hongroises de 2018, le Parti du chien à deux queues a tout de même obtenu 1,70 % des voix et a remporté quelques conseils municipaux dans quatre arrondissements de Budapest lors des élections municipales de 2019
.En 2022, il a doublé son score de 2018 avec près de 4 % des voix
.En Hongrie, le parti du chien à deux queues n'entrera pas au Parlement https://t.co/v4TFsNRJ0Z-Vanity
Fair Deutschland (@VanityFairDE) April 4,
2022Parti pirate suédoisCe parti
a été fondé dans le but de protéger le droit à la vie privée et 6 mois après sa création en 2006, il comptait déjà 900 membres
.En avril 2009, le procès contre The Pirate Bay lui a permis d'atteindre 900.000 membres et de profiter de l'attention portée à l'affaire : Lors des élections européennes de 2009, le parti a remporté 7,1 % des voix
.Même si son score diminue d'année en année, le parti est représenté dans de nombreux pays européens
!Le meilleur parti d'IslandeL'humoriste
, comédien et ancien bassiste punk Jon Gnarr s'est lancé dans la politique en 2008 et a fondé "Le meilleur parti", un groupe satirique qui se moque des partis traditionnels. Le parti se prépare aux élections législatives et promet une série de fantaisies : la construction d'un Disneyland près de l'aéroport et la distribution de serviettes gratuites dans les piscines municipales.
Même si Le meilleur parti est une caricature, il gagne énormément en popularité grâce à son engagement écologique. Contre toute attente, le parti remporte les élections municipales et Jon Gnarr devient maire de Reykjavik entre 2010 et 2014
.En 2014, le Beste Partei a disparu de
la scèneavec la fin du mandat de son fondateur
. Logo TwitterVous n'avezpas goûté aux choux farcisLe meilleur
est à la fin : un parti au nom farfelu, créé comme une farce de Borat
.En 2017, Luka Maksimovic n'était encore qu'un étudiant en communication lorsqu'il est monté sur la troisième marche du podium lors des élections présidentielles serbes. Parmi ses propositions, il y avait celle d'amener la mer jusqu'en Serbie ou de mettre fin à la corruption sauf en sa faveur.
Derrière lui se trouve un parti au nom étrange : Sarmu probo ni si ("Ils n'ont pas goûté au chou farci"), qui avait déjà atteint 20 % lors des élections municipales à Mladenovac, la ville natale du jeune candidat. Le parti a été dissous en 2018.
Au final, ces partis ont certes des noms irréalistes et des propositions fantaisistes, mais ils récupèrent les voix de ceux qui ne se sentent plus concernés par les partis traditionnels ou qui sont dégoûtés par les partis extrêmes. Une manière de se moquer tout en agissant de l'intérieur.