Après un changement de nom forcé par l'apparition de Covid et quelques reports de sortie, Rainbow Six Extraction se rapproche doucement de sa sortie finale, prévue pour le 20 janvier. Bien que le prochain jeu d'Ubisoft ait un peu disparu des radars, il pourrait bien être la première bonne surprise de l'année 2022. C'est en tout cas le sentiment que nous avons eu en passant quatre heures sur ce jeu qui s'adresse évidemment aux fans de Rainbow Six, sans pour autant fermer ses portes aux nouveaux joueurs. Malgré quelques défauts, l'expérience a été bonne et nous en parlons plus bas.
Il s'agit d'un FPS coopératif pour trois joueurs, dans lequel les opérateurs de Rainbow Six Siege doivent combattre un parasite extraterrestre qui a envahi la Terre. Nous allons donc progresser à travers des niveaux divisés en trois maps, et chaque zone aura un objectif défini aléatoirement à chaque partie. À chaque étape, on peut choisir de sortir et de terminer la mission ou de continuer dans l'étape suivante. Ce choix est important, car on ne récupère pas sa vie à chaque fois et il faut évaluer si l'on peut passer à l'étape suivante sans mourir. Même si nous nous en tirons, il faudra un certain temps à notre opérateur pour récupérer sa vie et être à nouveau opérationnel (nous y reviendrons plus tard).
Comme son grand frère, Rainbow Six Extraction est un jeu au gameplay exigeant et précis, mais qui n'est pas inaccessible. Les mécaniques de jeu de Siege se transposent bien dans Extraction, avec son aspect PvE, et sont agréables à prendre en main. Pas de grands changements non plus sur le plan graphique, puisque le moteur graphique est le même, mais l'ambiance est très différente grâce aux dix ennemis qui ont tous leurs propres caractéristiques et qui contribuent beaucoup à l'atmosphère. Bien sûr, il est plus facile de jouer si l'on connaît déjà les opérateurs, mais on apprend vite à connaître les capacités de chacun et la façon dont on joue au jeu finira par être complètement différente.
S'il y a un aspect que nous avons apprécié lors de notre session, c'est le dosage de la difficulté. Avec trois niveaux de difficulté, Rainbow Six Extraction encourage la furtivité et la précision. Une équipe qui parvient à éliminer discrètement des ennemis et à détruire des nids de spawn sans alerter personne sera forcément récompensée. Se faire repérer ramènera assez rapidement les ennemis vers nous et peut compliquer la situation, mais au final, on s'en sort souvent. Par rapport à un jeu comme GTFO, qui propose quelque chose de similaire à Extraction, où tu dois payer pour chaque erreur, le jeu d'Ubisoft est beaucoup plus flexible et agréable.
Extraction est un jeu exigeant en ce qui concerne la gestion des opérateurs, car on ne peut pas récupérer sa vie entre les phases et si on termine la mission avec trop peu de vie, l'opérateur mettra un certain temps à guérir de ses blessures et sera inutilisable pour certaines parties. C'est une excellente façon de nous forcer à changer d'opérateurs de manière organique, et cela fonctionne très bien. Si nous tombons au combat, c'est encore mieux, car notre agent est alors porté disparu et nous devons attendre une mission de sauvetage dans nos prochaines parties pour espérer le libérer et le rendre à nouveau disponible.
Outre la rejouabilité liée à la disponibilité des opérateurs, Rainbow Six Extraction propose une dizaine d'objectifs différents pour chaque niveau et des placements différents à chaque fois. De quoi changer d'approche et de stratégie à chaque partie et ne pas générer de lassitude très rapidement chez le joueur. Elimination discrète, capture d'un spécimen vivant, sauvetage d'un agent, triangulation de la position, prélèvement d'un échantillon... Les missions sont variées et agréables, et si la rotation des objectifs est plutôt bonne, ce n'est paradoxalement pas le cas des maps. Chaque mission est divisée en trois parties, et si l'ordre dans lequel on effectue les différents morceaux peut changer, on ne va pas très loin.
Il est dommage que la carte soit toujours la même, alors que les missions sont variées et différentes à chaque fois, et qu'il n'y ait pas de composante aléatoire majeure à cet égard. Il aurait été bien, par exemple, qu'il y ait plus de trois zones possibles pour la mission de New York et que les trois que l'on explore à chaque mission changent à chaque fois, afin de donner autant de rejouabilité à l'environnement qu'aux objectifs. Autre petit bémol concernant les maps, nous avons pu jouer à New York, San Francisco, l'Alaska et le Texas sans y jouer, ce qui indique clairement que Rainbow Six Extraction est très axé sur les États-Unis, ce qui est bien dommage quand on sait que les opérateurs R6 sont issus de nombreuses nations différentes et que cette diversité ne se ressent pas du tout dans le reste du jeu. Quelques missions en Europe ou en Asie pour donner une portée mondiale au jeu n'auraient pas été de trop.
Rainbow Six Extraction part déjà avec une valeur sûre, puisqu'il s'appuie très fortement sur la structure de Siege. Mais il promet d'être amusant, plein de bonnes petites idées pour renouveler sans cesse le jeu par la diversité de ses objectifs et dans une moindre mesure de ses maps, en évitant les répétitions qui auraient pu être un gros piège pour lui. La gestion des opérateurs avec le système de blessures et de disparitions en combat est géniale et oblige le joueur à diversifier sa façon de jouer de manière ludique sans être lourdement contraint. En ce qui concerne le gameplay, on retrouve les bases de R6 et il n'y a pas vraiment de souci à se faire à ce sujet. C'est très agréable, les ennemis sont réactifs et les différents niveaux de difficulté sont bien dosés pour offrir un vrai challenge à ceux qui veulent jouer sérieusement, notamment le très énergique "Maelstrom Protocol" avec ses vagues successives d'ennemis.