Sidney avait prévenu avant la fin de Scream 4, le dernier film du défunt maître de l'horreur Wes Craven, qu'il ne fallait pas "tripatouiller l'original". New Line, le studio à l'origine du succès de la franchise, ne semble pas avoir pris ce conseil au pied de la lettre, comme en témoigne la sortie cette année de Scream 5, réalisé par le tandem Matt Bettinelli-Olphin/Tyler Gillett, qui avait déjà mis en scène Wedding Nightmare il y a trois ans. Cette improbable résurrection est à mettre au crédit du prolifique scénariste James Vanderbilt, également auteur des scénarios des deux Amazing Spider-Man de Marc Webb. La mort de Wes Craven en 2015, à l'âge de 76 ans, ne semblait pas de bon augure pour relancer une franchise, même avec son très célèbre casting original (Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette). Le cahier des charges était certes déjà écrit, mais il s'agissait de rester fidèle à l'esprit des quatre premiers volets tout en introduisant quelques nouveautés indispensables.
Scream 5 pourrait-il inaugurer une nouvelle trilogie ? C'est ce que Tyler Gillett a laissé entendre bien avant la sortie du film, en déclarant qu'il avait encore "plus d'essence dans le réservoir". Bien sûr, même sans Wes Craven, Ghostface en a suffisamment sous le capot, comme il l'a prouvé cette année en prenant la place de son autre grand concurrent, Spider-Man No Way Home, au box-office. Le succès de ce cinquième film laisse même théoriquement présager un avenir radieux pour l'un des slashers les plus emblématiques depuis près de trente ans. Mais les apparences sont trompeuses. Bas les masques !
Le scénario de Scream 5 n'a pas été écrit avec l'idée d'une trilogie en tête pour James Vanderbilt. L'auteur explique qu'il n'avait pas conçu le scénario comme "une bande-annonce de deux heures pour Scream 6". Au lieu de cela, il devait réussir à ramener (presque) sans heurts les fans de la franchise à Woodsboro, à retrouver le casting original et à introduire de nouveaux personnages. En d'autres termes, James Vanderbilt sert le repas à un groupe d'invités affamés et veille à ce qu'ils ne se lèvent de table qu'avec une sensation de creux dans l'estomac. Interrogé par Screen Rant, le scénariste a souligné : "Nous voulions vraiment que le film se suffise à lui-même". Pari réussi pour cette version de Scream 2022, qui fait revivre l'esprit de Wes Craven, comme un retour aux sources, et qui, ironiquement, envisage une éventuelle suite. Prêt à parier ?