Depuis la diffusion sur Canal+ en mars 2021 du documentaire de la journaliste Marie Portolano intitulé Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, Pierre Ménès est au cœur de la tourmente. Dans son documentaire, l'animateur accusait son collègue, face caméra, de lui avoir soulevé la jupe sur le plateau du Canal Football Club en août 2016. L'ancien chroniqueur sportif a depuis été écarté de l'émission. Il fait également l'objet d'une enquête préliminaire du parquet de Nanterre depuis janvier 2022 pour des faits présumés de harcèlement sexuel et d'agressions sexuelles commis dans l'exercice de ses fonctions, c'est-à-dire entre 2009 et 2021.
Entre avril et juin 2021, Canal+ a produit un rapport d'inspection interne dont les pages ont été consultées par BFMTV.L'objectif de cette enquête ? Mesurer les "comportements sexistes et inappropriés" autour de l'émission. Sur les 42 personnes - 25 hommes et 17 femmes - évoluant dans l'entourage du Canal Football Club ou de la direction des sports de Canal+ qui ont été sollicitées, seules 30 ont accepté de parler. Les témoignages ont été traités de manière totalement confidentielle. Ainsi, ni les noms ni les faits exacts n'apparaissent. Selon les conclusions du rapport, sept personnes se considèrent comme victimes d'un comportement inapproprié : deux hommes et cinq femmes. Et douze personnes déclarent en avoir été témoins. Parmi les cinq victimes féminines, quatre déclarent avoir été concernées par Pierre Ménès.
Son "côté lourd" se serait aggravé avec le temps.
Selon de nombreux témoignages, l'ancien conseiller est surtout décrit comme un "lèche-bottes au langage familier grossier et vulgaire", tenant des propos "souvent sexuels et dégradants" envers les femmes. Et visiblement, ce tempérament se serait encore renforcé avec le temps. "Son caractère lourd se fatiguait de plus en plus, il était de moins en moins compris car il ne changeait pas malgré les remarques de ses collègues pour le rassurer : il devenait même pathétique selon certains", rapporte l'enquête. Certains ont même estimé que le climat de l'émission était devenu plus serein, mais sans plus.
Malgré ces déclarations, Pierre Ménès n'est pas présenté comme un prédateur sexuel. En effet, aucun témoignage ne laisse entendre "qu'il attendait des faveurs sexuelles en contrepartie de son comportement". Selon le rapport, Pierre Ménès ne fait pas l'objet de "faits pénalement répréhensibles devant être signalés à la justice". Autrement dit, ni agression sexuelle, ni harcèlement sexuel, ni harcèlement moral. "Sauf éventuellement l'événement du baiser avec Isabelle Moreau et Francesca Antoniotti et du rock avec Marie Portolano", précise le rapport.
Pour le rapport interne de Canal+, Pierre Ménès est un "beauf, grossier, vulgaire et provocateur envers les plus faibles", mais pas un agresseur ou un harceleur sexuel.
Foot (@ActuFoot_) February 25, 2022
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Le clan Menes réagit
L'avocat de l'ancien conseiller, Arash Derambarsh, a pour sa part réagi à la diffusion du rapport. Le rapport est "sans valeur" car il n'y a "aucun lieu identifié, aucun nom identifié, aucun délit identifié", a-t-il déclaré : "C'est un procès injuste qu'on lui fait. (...) L'humour de Pierre Menès a longtemps fait rire beaucoup de monde. Tout le monde fait des blagues. Des blagues qu'il faut replacer dans leur contexte", a-t-il ajouté.