Une enseignante de Trappes (93), qui pensait pouvoir intéresser ses élèves à son cours sur l'évolution en utilisant l'image du chanteur Soprano, s'est rapidement rendu compte de son erreur. Certains élèves ont interprété ce qui pourrait être une maladresse de leur enseignante comme un acte purement raciste. Un parent a mis l'affaire en lumière en publiant le cours de sciences et de vie en question sur les réseaux sociaux. Cela a donné lieu à une "fatwa numérique", selon le ministère public. Le parent a été condamné à une peine de prison et l'enseignante a été exfiltrée.
L'incident remonte à début décembre 2020. La jeune professeure de SVT a cru bon de remplacer l'esquisse d'un Homo sapiens par un portrait de l'artiste marseillais. Commence alors pour la jeune femme un calvaire. Elle a l'habitude d'utiliser des photos de personnes célèbres pour illustrer ses propos de manière ludique. Malheureusement, la photo de Soprano se trouvait sur la même ligne qu'un dessin représentant un australopithèque, un descendant bipède du singe. Une élève a signalé cette action à ses camarades de classe et à ses parents. En effet, on y a immédiatement soupçonné une interprétation raciste. Une comparaison intentionnelle entre l'artiste Soprano et un primate serait en effet de très mauvais goût.
Il n'y a rien qui vous choque ? (...) Éducation nationale de merde. Retournez-vous, on n'est pas obligés d'accepter ça", a posté le parent sur son compte Facebook. L'enseignante a immédiatement pris peur : "Je me suis dit que ma vie était finie. J'ai eu peur de mourir", a-t-elle rapporté. Le parent a été jugé le 15 novembre et condamné à six mois de prison sans sursis. Le procureur a rappelé le drame de l'assassinat de Samuel Paty. "J'aime mon métier, j'aurais aimé accompagner mes élèves jusqu'au brevet. Si le ministère de l'Education ne protège pas ses enseignants, je vais devoir m'autocensurer".