Trois ans après Ready Player One, Steven Spielberg fait son retour le mercredi 8 décembre avec sa première comédie musicale. Pour l'occasion, le réalisateur d'ET et de Jurassic Park s'est lancé le défi d'adapter l'un des plus grands classiques de l'histoire du cinéma : West Side Story. Un exercice périlleux, même pour le cinéaste hollywoodien, mais à la hauteur du talent et de l'ambition du réalisateur américain. Il est en effet difficile de s'attaquer à une œuvre aussi culte sans risquer de lui nuire ou d'offrir une nouvelle expérience aux cinéphiles que nous sommes.
Une chose est sûre : dès les premières minutes, Steven Spielberg nous entraîne dans le quartier new-yorkais de West Side à New York et nous plonge avec plaisir dans le duel entre les Jets et les Sharks. La rivalité entre les deux gangs donne lieu à des scènes spectaculaires et inventives. La mise en scène sera d'ailleurs le point fort du film, Steven Spielberg maniant la caméra comme personne. L'univers coloré de West Side Story est le symbole d'une immersion magique et divertissante, tandis que les chorégraphies parfaitement élaborées nous entraînent dans l'ivresse de nos personnages.
Dans ce contexte, il convient de mentionner la performance époustouflante des protagonistes secondaires. Ariana DeBose (Anita), David Alvarez (Bernado) et Mike Faist (Riff) éclipsent dès leur première apparition Maria (Rachel Zegler) et Tony (Ansel Elgort), dont la performance et l'alchimie sont parfois moins convaincantes. Difficile de susciter l'émotion entre nos deux héros maudits, là où l'adaptation originale en faisait vraiment les Roméo et Juliette de New York. La tragédie de cette histoire se concentre plutôt sur les personnages d'Anita, Bernado et Riff, dont le destin va basculer.
De plus, force est de constater que le cinéaste n'a rien d'étonnant à proposer en termes de scénario. Steven Spielberg se contente de suivre le schéma classique du film original, sans proposer de réelles surprises. Bien que le réalisateur ait introduit quelques éléments novateurs, notamment à travers le personnage d'Iris Menas, il est difficile de savoir où se situe la véritable réécriture. Grâce à la beauté du film et à une certaine sophistication technique, Steven Spielberg a réussi à relever le défi d'adapter fidèlement (mais sagement) West Side Story en 2021. Nous attendions toutefois davantage de ce long-métrage. Peut-être le réalisateur se rattrapera-t-il avec son premier western !
Avec West Side Story, Steven Spielberg s'essaie pour la première fois au genre de la comédie musicale. Pour l'occasion, le réalisateur s'empare d'un monstre sacré du septième art pour lui donner une mise en scène moderne, colorée et entraînante. Malheureusement, ces éléments ne suffisent pas à nous impliquer pleinement dans la romance entre Tony et Maria, ni à nous offrir de véritables surprises scénaristiques.